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Avec le confinement qu’elle entraîne et ses retombées économiques, la crise du coronavirus révèle avec acuité ce besoin impérieux que nombre d’entre nous avions quelque peu sous-estimé : se nourrir. Quotidiennement et plusieurs fois par jour. A travers cette revue presse, nous nous sommes déjà penché.es sur le défi qu’elle représente pour les filières alimentaires. Désireux.ses d’instruire et d’interroger cette situation inédite, tournons-nous vers l’éclairage des temps longs, celui de l’histoire. Qu’est-ce qui fait la singularité de la crise du coronavirus, pour nous, mangeurs et mangeuses du monde occidental ? L’historien et spécialiste des consommations alimentaires, Martin Bruegel, répond à nos questions. Directeur de recherches au Centre Maurice Halbwachs, il a notamment publié « Profusion et pénurie : les hommes face à leurs besoins alimentaires » (2009, Presses Universitaires de Rennes) ; un ouvrage retraçant les réponses qu’ont apportées différentes sociétés au problème de l’approvisionnement alimentaire.
En Europe du moins, elles n’avaient disparu que dans nos esprits, déconsidérées, synonymes de pensées bornées, de sociétés fermées. Il aura fallu pas moins d’une pandémie pour que les frontières soient plus que de simples lignes en pointillé et qu’on en redécouvre entre autres le rôle protecteur, tant pour la santé physique que mentale. Il était temps, peut-être. Car pour Michel Foucher , à force de prôner l’ouverture tous azimuts et de vouloir dépasser les limites, c’est à un retour du refoulé que nous assistions ici et là à travers l’érection de murs. Un grand entretien avec cet éminent géographe, diplomate et essayiste, qui apporte un éclairage inédit sur la nouvelle cartographie qu’écrit le Covid-19.
Michel Foucher est titulaire de la chaire de géopolitique appliquée au Collège d’études mondiales (FMSH) depuis 2013. Parmi ses derniers ouvrages, Les frontières, Editions du CNRS, Documentation photographique, février 2020 ; l’Atlas des mondes francophones, éditions Marie B, Lignes de repères ; et Le retour des frontières, CNRS éditions, juin 2016, en cours de réédition.
Michel Foucher est titulaire de la chaire de géopolitique appliquée au Collège d’études mondiales (FMSH) depuis 2013. Parmi ses derniers ouvrages, Les frontières, Editions du CNRS, Documentation photographique, février 2020 ; l’Atlas des mondes francophones, éditions Marie B, Lignes de repères ; et Le retour des frontières, CNRS éditions, juin 2016, en cours de réédition.
Les technologies de l'information et de la communication ont créé un « monde virtuel » qui repose en fait sur des matérialités tangibles obéissant aux contraintes physiques et aux impératifs géopolitiques. Les prophéties annonçant la fin de l'espace et de la géographie ont été démenties par le fait que le numérique a surtout introduit du virtuel dans le réel sans finalement remettre en cause les hiérarchies et les pratiques existantes. Le réel contemporain n’est alors qu’un hybride de matériel et de virtuel.
Auteur(s) : Teva Meyer, maître de conférences en géographie et géopolitique - Université de Haute-Alsace
Les photographies de cette image à la une montrent les paysages du département de Fukushima, entre recomposition par la transition énergétique et omniprésence des signes de la catastrophe et de ses suites. Résidents déplacés, travailleurs payés par l'entreprise énergétique à cause de laquelle ils ont perdu leur emploi, territoires interdits à la résidence et matériaux radioactifs entassés témoignent d'une situation qui ne pourra pas redevenir complètement normale.
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/images/image-a-la-une/img-meyer/carte-fuku.png
Les photographies de cette image à la une montrent les paysages du département de Fukushima, entre recomposition par la transition énergétique et omniprésence des signes de la catastrophe et de ses suites. Résidents déplacés, travailleurs payés par l'entreprise énergétique à cause de laquelle ils ont perdu leur emploi, territoires interdits à la résidence et matériaux radioactifs entassés témoignent d'une situation qui ne pourra pas redevenir complètement normale.
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/images/image-a-la-une/img-meyer/carte-fuku.png
Un exercice de cartographie sensible proposé à des étudiants de master destinés à s'orienter vers le monde associatif donne un regard sur leurs représentations du monde. Environnement menacé, mobilités généralisées, et questionnements autour de la mondialisation émergent de ces cartes mentales, témoignant des inquiétudes d'une génération.
Deux sujets hautement sensibles seront abordés lors de cette grande réunion, lundi : la demande d’une enquête indépendante sur le Covid-19 et la place à accorder à Taïwan.
FIGAROVOX/TRIBUNE - Plusieurs décisions importantes auraient pu être prises grâce à une meilleure connaissance de la géographie et des échanges, de l’échelle locale à l’échelle planétaire, estime le géographe Laurent Chalard.
EntretienL’historienne Françoise Hildesheimer retrace l’histoire des épidémies - peste bubonique, choléra, fièvre typhoïde, grippe espagnole - et leurs conséquences dans notre conception de la santé et de la science.
La crise sanitaire démontre la nécessité d’une reconnaissance juridique du droit à l’eau potable et à l’hygiène pour tous sur le territoire, tant métropolitain qu’ultra-marin, estime un collectif d'associations.
La proposition de loi contre la haine en ligne termine son périple parlementaire après un an de débat. Déposé en mars 2019 à l’Assemblée nationale, sous procédure accélérée, le texte défendu par la députée Laëtitia Avia vient bouleverser le régime de responsabilité, jusqu’à menacer la liberté d’expression. Pourquoi cette proposition pose-t-elle problème en l’état et inquiète ?
Analyse de Marc REES, rédacteur en chef de Next INpact
Analyse de Marc REES, rédacteur en chef de Next INpact
Alors que nous traversons la plus grave crise sanitaire de l'histoire moderne, il nous appartient collectivement de veiller à ne pas porter une atteinte irréversible à nos libertés fondamentales et individuelles.
Analyse de Guillaume DESGENS-PASANAU, magistrat, professeur associé au Cnam, ancien directeur juridique de la CNIL
Publié le 21 avril 2020 – Mis à jour le 27 avril 2020
Analyse de Guillaume DESGENS-PASANAU, magistrat, professeur associé au Cnam, ancien directeur juridique de la CNIL
Publié le 21 avril 2020 – Mis à jour le 27 avril 2020
Les relations entre les parents et l’école n’ont pas cessé d’être un questionnement pour tous les acteurs éducatifs. Historiquement, l’école et la famille sont deux espaces aux frontières marquées entre instruction et éducation. Au fil des années, on est passé d’une école « sanctuaire du savoir » à une école « ouverte » sur la société. C’est ainsi que les familles viennent en aide aux enseignants de maternelle, coopèrent sur certaines activités au primaire et s’impliquent dans des rôles consultatifs au secondaire. Mais l’étroite imbrication de l’école dans la société a également modifié les attentes des différents partenaires face à un objectif commun : la réussite du développement de l’enfant et de l’élève. L’enfant qui entre à l’école passe « d’une société » (la famille) à une « autre société » (l’école) (voir Kherroubi, 2008 ; Baby, 2010). Cette intégration est d’autant plus difficile que sont différentes ces deux sociétés. Ces premières lignes témoignent de la confusion des termes « parent(s) » et « famille » (d’après Glasman) qui ne recouvrent pas les mêmes réalités du point de vue de la scolarité ou de l’éducation et dont l’usage a évolué au fil des temps. « Le lien “école-parent” constitue [...] un fait social majeur puisqu’il touche [en France] la vie quotidienne de 17 millions de parents d’élèves, 12 millions d’élèves et 800 000 enseignants et personnels de direction, d’inspection et d’éducation » (Fotinos, 2014b).
Une enquête nationale révèle les dimensions pédagogiques de ces inégalités, à travers la disposition parfois implicite des parents à transmettre le savoir scolaire.
La crise du coronavirus met en évidence la dépendance du pays aux importations… sauf pour ceux qui, comme l’association Béo-neere, ont fait le pari du bio et du circuit court.
QCMCam, la web'app pour sonder avec une webcam ou un smartphone. Copyright 2019 Sébastien COGEZ licence Apache 2.0.
Equivalent libre de Plickers.
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La pandémie de Covid-19 qui a touché l'humanité en 2019-2020 a soulevé des interrogations chez chacun de nous, y compris parmi les géographes. Plusieurs d'entre eux ont accepté de prendre la plume dans un délai très bref pour livrer à Géoconfluences leur regard sur la crise.
Si le virus du Covid-19 s’est propagé aussi rapidement, c’est aussi parce que l’urbanisation est désormais planétaire et qu’aujourd’hui les grandes villes sont connectées les unes aux autres, insérées dans des flux internationaux de biens et de personnes.
Toutes les données récoltées par le biais d’internet et des objets connectés sont-elles utilisées de manière bienveillante ?
Comprendre le phénomène du Big Data et ses possibles répercussions sur notre vie.
Comprendre le phénomène du Big Data et ses possibles répercussions sur notre vie.
Fiche du film de Ludovic Gaillard, Sylvain Louvet
Sous couvert de lutte contre le terrorisme ou la criminalité, les grandes puissances se sont lancées dans une dangereuse course aux technologies de surveillance. Caméras à reconnaissance faciale, détecteurs à émotions, système de notation des citoyens,drones tueurs autonomes… De la Chine aux États-Unis, d’Israël à la France, l’enquête nous entraine dans les rouages de cette machine de surveillance mondiale et donne la parole aux premières victimes de ce flicage hors norme. Une obsession sécuritaire qui dans certains pays, est en train de donner naissance à une nouvelle forme de régime : le totalitarisme numérique. Le cauchemar d’Orwell.
Sous couvert de lutte contre le terrorisme ou la criminalité, les grandes puissances se sont lancées dans une dangereuse course aux technologies de surveillance. Caméras à reconnaissance faciale, détecteurs à émotions, système de notation des citoyens,drones tueurs autonomes… De la Chine aux États-Unis, d’Israël à la France, l’enquête nous entraine dans les rouages de cette machine de surveillance mondiale et donne la parole aux premières victimes de ce flicage hors norme. Une obsession sécuritaire qui dans certains pays, est en train de donner naissance à une nouvelle forme de régime : le totalitarisme numérique. Le cauchemar d’Orwell.
Avec “Tous surveillés : sept milliards de suspects”, sa glaçante enquête diffusée sur Arte ce mardi 21 avril, le réalisateur Sylvain Louvet nous met en garde contre le développement de technologies de plus en plus intrusives. Des outils qui mettent en danger nos libertés. Et la pandémie actuelle n’arrange rien. Entretien.