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La société numérique nuit-elle au lien social en créant des relations virtuelles, celle des réseaux sociaux et de leurs correspondants physiquement absents ?
Est-il plus rentable pour le service public d’employer des fonctionnaires que d’avoir recours au privé ?
Avec
François Ecalle Président de l’association FIPECO
Claire Lemercier Directrice de recherche en histoire au CNRS
Le privé serait plus efficace que le public, si cette affirmation est loin de faire l’unanimité dans le champ académique, elle est pourtant martelée aux hauts fonctionnaires tout au long de leur formation et s’est imposée au cœur des réformes concernant l’organisation des services publics. Le débat autour de ce stéréotype est d’abord d’ordre théorique et nécessite de s’attarder, d’une part, sur la définition du public/privé et d’autre part sur une définition de l'efficacité.
Avec
François Ecalle Président de l’association FIPECO
Claire Lemercier Directrice de recherche en histoire au CNRS
Le privé serait plus efficace que le public, si cette affirmation est loin de faire l’unanimité dans le champ académique, elle est pourtant martelée aux hauts fonctionnaires tout au long de leur formation et s’est imposée au cœur des réformes concernant l’organisation des services publics. Le débat autour de ce stéréotype est d’abord d’ordre théorique et nécessite de s’attarder, d’une part, sur la définition du public/privé et d’autre part sur une définition de l'efficacité.
Alors que des milliards de milliards de données sont créées sans cesse sur tout, l'ensemble du territoire n'est aujourd'hui pas entièrement cartographié. Que signifient la présence de blancs dans les cartes ? Quels en sont les enjeux de pouvoir ?
Tout part de l’observation de cartes anciennes qui représentent des contrées mal connues par les cartographes européens. L’Afrique, L’Amérique latine, dont a vient juste de découvrir les côtes. Dans les espaces encore inconnus, on laisse de larges espaces blancs, agrémentés d’animaux exotiques qu’on imagine se trouver là : des tigres, des éléphants, de petites montagnes stylisés ou des humains représentés sous une forme exotique. Il y a comme une part de rêve dans ce qui n’est pas représenté par la carte : le vide semble nous raconter plus d’histoire que le plein et nous dire : « il était une fois, dans une contrée très éloignée... ». D’ailleurs les informations dessinées dans le blanc des cartes étaient imaginaires, c’était une époque où la géographie avait à voir avec la fiction. Ce blanc des cartes avait un effet puissant sur l’imagination des explorateurs…
Matthieu Noucher, notre invité, est géographe, chercheur au CNRS au sein du laboratoire Passages à Bordeaux et directeur-adjoint du réseau GRD-MAGIS. Il a débuté sa réflexion en s’interrogeant sur les espaces non remplis de ces cartes, pour découvrir que, bien souvent, c’est à dessein qu’ils avaient été laissés en blanc. Plus que cela, même, le blanc des cartes n’a, selon lui, pas disparu… et il l’a expliqué dans un livre paru il y a quelques mois chez CNRS éditions intitulé Blanc des cartes et boîtes noires algorithmiques….qui vise à déconstruire l'idée qu'une carte représente la réalité...
La carte du territoire
Globe virtuel qui présente à l’échelle du monde la richesse de la biodiversité animale. Si les blancs des cartes existent aujourd’hui encore, ils sont invisibilités par ce type de représentation esthétisante…Globe virtuel qui présente à l’échelle du monde la richesse de la biodiversité animale. Si les blancs des cartes existent aujourd’hui encore, ils sont invisibilités par ce type de représentation esthétisante… - GLOBAIA
"Concernant la biodiversité, il existe une base de données mondiale qui permet par exemple en France à des institutions comme le Museum national d’Histoire naturelle, ou à des associations comme la LPO (la Ligue pour la Protection des Oiseaux) de faire remonter leurs inventaires qui vont permettre de produire des cartes sur la richesse, en termes de biodiversité, ou sur les enjeux, en termes de protection. Cette base est mondiale et compte aujourd’hui plus de 2 milliards d’enregistrements. Lorsqu’on se rend sur le site, on observe un déluge de données, donnant l’impression qu’on connaît tout sur tout. Or, on observe qu’en fait, 74 % de ces 2 milliards de données se situe dans la zone occidentale, et pas du tout dans le ceinture intertropicale. (…) Il y a une très inégale distribution de ce que l’on pourrait appeler la géonumérisation du monde : on numérise des données sur des territoires mais de manière totalement inégale, en fonction d’un certain nombre d’enjeux. Et puis ce sont des données qui sont agrégées de sources multiples : lorsqu’on regarde la couverture des données naturalistes sur l’ensemble de la Guyane par exemple, on observe que certaines zones n’ont jamais été couvertes, et si on analyse un peu finement les données, on s’aperçoit que de nombreuses zones n’ont été couvertes qu’une seule fois, il y a 10 ans ou 20 ans, tandis qu’on retourne à d’autres zones toutes les semaines. Il y a donc des différentiels en termes de connaissances qu’on ne voit pas du tout sur les cartes qui aplatissent, lissent tout cela, à travers notamment ce que l’on appelle des Heat map*, ces cartes de chaleur qu’on va beaucoup circuler sur les réseaux sociaux, et qui donnent une impression d’une connaissance continue et exhaustive des territoires*."
Retrouvez la carte du territoire dès le mardi sur @Mgarrigou
Tout part de l’observation de cartes anciennes qui représentent des contrées mal connues par les cartographes européens. L’Afrique, L’Amérique latine, dont a vient juste de découvrir les côtes. Dans les espaces encore inconnus, on laisse de larges espaces blancs, agrémentés d’animaux exotiques qu’on imagine se trouver là : des tigres, des éléphants, de petites montagnes stylisés ou des humains représentés sous une forme exotique. Il y a comme une part de rêve dans ce qui n’est pas représenté par la carte : le vide semble nous raconter plus d’histoire que le plein et nous dire : « il était une fois, dans une contrée très éloignée... ». D’ailleurs les informations dessinées dans le blanc des cartes étaient imaginaires, c’était une époque où la géographie avait à voir avec la fiction. Ce blanc des cartes avait un effet puissant sur l’imagination des explorateurs…
Matthieu Noucher, notre invité, est géographe, chercheur au CNRS au sein du laboratoire Passages à Bordeaux et directeur-adjoint du réseau GRD-MAGIS. Il a débuté sa réflexion en s’interrogeant sur les espaces non remplis de ces cartes, pour découvrir que, bien souvent, c’est à dessein qu’ils avaient été laissés en blanc. Plus que cela, même, le blanc des cartes n’a, selon lui, pas disparu… et il l’a expliqué dans un livre paru il y a quelques mois chez CNRS éditions intitulé Blanc des cartes et boîtes noires algorithmiques….qui vise à déconstruire l'idée qu'une carte représente la réalité...
La carte du territoire
Globe virtuel qui présente à l’échelle du monde la richesse de la biodiversité animale. Si les blancs des cartes existent aujourd’hui encore, ils sont invisibilités par ce type de représentation esthétisante…Globe virtuel qui présente à l’échelle du monde la richesse de la biodiversité animale. Si les blancs des cartes existent aujourd’hui encore, ils sont invisibilités par ce type de représentation esthétisante… - GLOBAIA
"Concernant la biodiversité, il existe une base de données mondiale qui permet par exemple en France à des institutions comme le Museum national d’Histoire naturelle, ou à des associations comme la LPO (la Ligue pour la Protection des Oiseaux) de faire remonter leurs inventaires qui vont permettre de produire des cartes sur la richesse, en termes de biodiversité, ou sur les enjeux, en termes de protection. Cette base est mondiale et compte aujourd’hui plus de 2 milliards d’enregistrements. Lorsqu’on se rend sur le site, on observe un déluge de données, donnant l’impression qu’on connaît tout sur tout. Or, on observe qu’en fait, 74 % de ces 2 milliards de données se situe dans la zone occidentale, et pas du tout dans le ceinture intertropicale. (…) Il y a une très inégale distribution de ce que l’on pourrait appeler la géonumérisation du monde : on numérise des données sur des territoires mais de manière totalement inégale, en fonction d’un certain nombre d’enjeux. Et puis ce sont des données qui sont agrégées de sources multiples : lorsqu’on regarde la couverture des données naturalistes sur l’ensemble de la Guyane par exemple, on observe que certaines zones n’ont jamais été couvertes, et si on analyse un peu finement les données, on s’aperçoit que de nombreuses zones n’ont été couvertes qu’une seule fois, il y a 10 ans ou 20 ans, tandis qu’on retourne à d’autres zones toutes les semaines. Il y a donc des différentiels en termes de connaissances qu’on ne voit pas du tout sur les cartes qui aplatissent, lissent tout cela, à travers notamment ce que l’on appelle des Heat map*, ces cartes de chaleur qu’on va beaucoup circuler sur les réseaux sociaux, et qui donnent une impression d’une connaissance continue et exhaustive des territoires*."
Retrouvez la carte du territoire dès le mardi sur @Mgarrigou
De la fabrication du papier à la commercialisation des livres, le monde de l'édition est en pleine mutation au XIXe siècle. Quelles sont les mains ouvrières qui se cachent derrière les livres à succès ?
Gravure de 1850 représentant une presse à imprimer actionnée par une machine à vapeur• Crédits : Universal History Archive / Universal Images Group - Getty
Au XIXe siècle, les techniques de fabrication du papier et la mécanisation des presses s'intensifie. Le livre devient un produit de consommation courante. La baisse de son prix ainsi que le développement du réseau de librairies et de bibliothèques sur le territoire facilitent son accès à l’ensemble de la population.
De nombreux professionnels œuvrent à la fabrication d’un livre. L’éditeur, en première ligne de la chaîne de production, s'occupe de tout, de la création de l’objet matériel à la diffusion de l’ouvrage. Derrière lui, différents secteurs d’activité sont mis à contribution. Des professionnels variés comme les chiffonniers, les papetiers, les fabricants d’huile et de noir de fumée nécessaires à la fabrication de l’encre, les typographes ou encore les brocheuses, sont des métiers essentiels.
De l’écriture du manuscrit à sa réception en librairie, Jean-Charles Geslot retrace le parcours d’un livre, l’Histoire de France de Victor Duruy publié en 1858, et met en avant toutes les professions nécessaires à sa fabrication.
Gravure de 1850 représentant une presse à imprimer actionnée par une machine à vapeur• Crédits : Universal History Archive / Universal Images Group - Getty
Au XIXe siècle, les techniques de fabrication du papier et la mécanisation des presses s'intensifie. Le livre devient un produit de consommation courante. La baisse de son prix ainsi que le développement du réseau de librairies et de bibliothèques sur le territoire facilitent son accès à l’ensemble de la population.
De nombreux professionnels œuvrent à la fabrication d’un livre. L’éditeur, en première ligne de la chaîne de production, s'occupe de tout, de la création de l’objet matériel à la diffusion de l’ouvrage. Derrière lui, différents secteurs d’activité sont mis à contribution. Des professionnels variés comme les chiffonniers, les papetiers, les fabricants d’huile et de noir de fumée nécessaires à la fabrication de l’encre, les typographes ou encore les brocheuses, sont des métiers essentiels.
De l’écriture du manuscrit à sa réception en librairie, Jean-Charles Geslot retrace le parcours d’un livre, l’Histoire de France de Victor Duruy publié en 1858, et met en avant toutes les professions nécessaires à sa fabrication.
Sortie en 1973, prix spécial du jury, la même année, au Festival de Cannes, La Planète sauvage de René Laloux d'après des dessins de Roland Topor, est une merveille définitive du cinéma d'animation. Tiré du Oms en série, roman de science-fiction du français Stefan Wul, il nous transporte sur la planète Ygam, où vivent les Draaags, créatures humanoïdes, omniscientes et méditatives, de douze mètres de haut. Les hommes n'y sont plus que les "Oms", créatures minuscules, familières et inoffensives. Pas tant que cela, car la résistance s'organise, mettant en péril le pouvoir Draag.On retrouve tout au long du film à la fois un soucis humaniste de défense des minorités et cette obsession du corps menacé, harcelé et blessé qui fut celle de Roland Topor. (éditions Arte vidéo).
Le 23 mars dernier, le porte-conteneurs « Ever Given », 400m de long, a dévié de sa trajectoire et s’est échoué en travers du canal de Suez. Une catastrophe coûteuse pour les échanges commerciaux, révélant le rôle central des grands canaux, Suez, Panama, Malacca et la fragilité du transport maritime, qui assure pourtant 90% des échanges internationaux. Les armateurs russes ont aussitôt communiqué sur les routes maritimes arctiques, libérées une partie de l’année par la fonte accélérée des glaciers. Une option loin d’être assurée ni même souhaitable. Au-delà des difficultés pratiques et climatiques, les grands ports mondiaux, de plus en plus orientés vers la zone Pacifique, en sont très éloignés et les enjeux économiques, écologiques et géopolitiques sont nombreux.
Avec Pauline Pic, doctorante en géopolitique à l'université Laval (Québec), agrégée de géographie, titulaire d'une maîtrise en géographie de l'université Paris-Sorbonne et César Ducruet, géographe et directeur de recherche au CNRS, Laboratoire EconomiX (Paris-Nanterre).
Effectivement, on se rend compte qu'entre les années 40 et la fin des années 90, on a un grand fossé qui fait qu'on a plus d'analyses sur les réseaux maritimes, au niveau mondial. On voit que la recherche se concentre de plus en plus sur le local, sur les ports, sur les arrière-pays. Et la géographie humaine dans son ensemble a tendance à quitter les questions portuaires et maritimes qui sont de moins en moins à la mode. César Ducruet
En ce qui concerne l'Arctique, c'est un lieu commun de penser que c'est un espace vide et vierge. Ce type de représentation est beaucoup véhiculé, alors qu'en fait, ce sont des territoires qui sont habités, pratiqués, et de fait, la navigation s'y pratique depuis des millénaires. On estime qu'il y a environ 5000 ans, les archéologues ont trouvé des traces de populations qui sont parties de Sibérie orientale, qui ont traversé le long de l'archipel de la côte de l'Alaska, puis de l'archipel arctique canadien et sont arrivés jusqu'au Groenland. [...] On estime que des populations vikings auraient atteint le Groenland il y a environ mille ans. Pauline Pic
Avec Pauline Pic, doctorante en géopolitique à l'université Laval (Québec), agrégée de géographie, titulaire d'une maîtrise en géographie de l'université Paris-Sorbonne et César Ducruet, géographe et directeur de recherche au CNRS, Laboratoire EconomiX (Paris-Nanterre).
Effectivement, on se rend compte qu'entre les années 40 et la fin des années 90, on a un grand fossé qui fait qu'on a plus d'analyses sur les réseaux maritimes, au niveau mondial. On voit que la recherche se concentre de plus en plus sur le local, sur les ports, sur les arrière-pays. Et la géographie humaine dans son ensemble a tendance à quitter les questions portuaires et maritimes qui sont de moins en moins à la mode. César Ducruet
En ce qui concerne l'Arctique, c'est un lieu commun de penser que c'est un espace vide et vierge. Ce type de représentation est beaucoup véhiculé, alors qu'en fait, ce sont des territoires qui sont habités, pratiqués, et de fait, la navigation s'y pratique depuis des millénaires. On estime qu'il y a environ 5000 ans, les archéologues ont trouvé des traces de populations qui sont parties de Sibérie orientale, qui ont traversé le long de l'archipel de la côte de l'Alaska, puis de l'archipel arctique canadien et sont arrivés jusqu'au Groenland. [...] On estime que des populations vikings auraient atteint le Groenland il y a environ mille ans. Pauline Pic