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Métropolisation
L’affirmation du statut des métropoles dans les années 2010, sur fond de crise climatique et de conscience accrue des inégalités territoriales, a fait de ces villes un chiffon rouge un peu facile des mutations françaises.
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Compte-rendu de P. Marques sur Bluesky :
Martin Vanier, géographe à l’École d’urbanisme de Paris, analyse la métropolisation. Il rappelle qu’elle concentre richesses et emplois mais diffuse aussi innovations, inégalités et crises. Son article interroge les contradictions françaises face aux métropoles.
La métropolisation n’est pas univoque : elle intègre et fragmente, concentre et diffuse. En France, 40% de la population vit dans une métropole de plus de 200.000 habitants, mais l’opinion publique la voit comme source d’injustice et d’inégalités.
Depuis la Datar (1963) et les "métropoles d’équilibre", l’État a cherché à contrebalancer Paris. Mais la loi MAPTAM (2014) a cristallisé l’hostilité : Lyon a obtenu un statut spécial et les métropoles sont perçues comme privilégiées face aux territoires ruraux.
En Europe, les métropoles sont valorisées (Allemagne, Italie, Pays-Bas). En France, elles restent suspectes : trop grandes, trop puissantes, jugées urbaines et néolibérales. Pourtant, comparées à leurs voisines européennes, elles sont de taille plus modeste.
Le changement climatique ravive le débat : faut-il fuir les grandes villes pour un modèle plus sobre ? Les critiques parlent d’"urbanocène" ou "métropolocène". Mais ignorer les métropoles, c’est exclure 40% des habitants et leurs dynamiques sociales.
Les métropoles concentrent aussi le logement social, accueillent les migrants et sont en pointe sur l’adaptation climatique. Les réduire à la gentrification ou aux îlots de chaleur urbains ne reflète pas la diversité de leurs rôles.
Vanier invite à relire Ascher, Castells et Veltz : leur démarche n’était pas d’être pour ou contre, mais d’analyser les transformations spatiales. La métropolisation reste un outil critique pour penser la société et ses inégalités.
En définitive, la métropolisation n’est pas une idéologie mais un récit parmi d’autres des mutations territoriales. Comprendre ses logiques permet d’éclairer les tensions entre villes et campagnes et de dessiner une politique de transformation.
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Compte-rendu de P. Marques sur Bluesky :
Martin Vanier, géographe à l’École d’urbanisme de Paris, analyse la métropolisation. Il rappelle qu’elle concentre richesses et emplois mais diffuse aussi innovations, inégalités et crises. Son article interroge les contradictions françaises face aux métropoles.
La métropolisation n’est pas univoque : elle intègre et fragmente, concentre et diffuse. En France, 40% de la population vit dans une métropole de plus de 200.000 habitants, mais l’opinion publique la voit comme source d’injustice et d’inégalités.
Depuis la Datar (1963) et les "métropoles d’équilibre", l’État a cherché à contrebalancer Paris. Mais la loi MAPTAM (2014) a cristallisé l’hostilité : Lyon a obtenu un statut spécial et les métropoles sont perçues comme privilégiées face aux territoires ruraux.
En Europe, les métropoles sont valorisées (Allemagne, Italie, Pays-Bas). En France, elles restent suspectes : trop grandes, trop puissantes, jugées urbaines et néolibérales. Pourtant, comparées à leurs voisines européennes, elles sont de taille plus modeste.
Le changement climatique ravive le débat : faut-il fuir les grandes villes pour un modèle plus sobre ? Les critiques parlent d’"urbanocène" ou "métropolocène". Mais ignorer les métropoles, c’est exclure 40% des habitants et leurs dynamiques sociales.
Les métropoles concentrent aussi le logement social, accueillent les migrants et sont en pointe sur l’adaptation climatique. Les réduire à la gentrification ou aux îlots de chaleur urbains ne reflète pas la diversité de leurs rôles.
Vanier invite à relire Ascher, Castells et Veltz : leur démarche n’était pas d’être pour ou contre, mais d’analyser les transformations spatiales. La métropolisation reste un outil critique pour penser la société et ses inégalités.
En définitive, la métropolisation n’est pas une idéologie mais un récit parmi d’autres des mutations territoriales. Comprendre ses logiques permet d’éclairer les tensions entre villes et campagnes et de dessiner une politique de transformation.
Cet article peut servir à préparer une étude de cas, par exemple dans le programme de terminale STMG, sur le sujet d’étude « une ville mondiale ». Il montre bien, au-delà de la dimension fonctionnelle d’une ville mondiale, les conséquences urbaines du processus de métropolisation. Le desserrement par le polycentrisme peut donc être vu comme la capacité pour une ville mondiale à prendre en compte sa croissance démographique par une planification spatiale devenue indispensable et plutôt bien maîtrisée (hétérogénéité des pôles multifonctionnels, intégration par les voies de communications) aux dépens toutefois des espaces agricoles périphériques, ce que la carte 7 (Métropolisation et villes nouvelles à Shanghai) et la photo 4 (Le front d’urbanisation de la ville nouvelle de Songjiang) illustrent particulièrement bien.
Auteur(s) : Carine Henriot, maître de conférences en aménagement de l'espace et urbanisme à l’Université de technologie de Compiègne - Université de technologie de Compiègne
Auteur(s) : Carine Henriot, maître de conférences en aménagement de l'espace et urbanisme à l’Université de technologie de Compiègne - Université de technologie de Compiègne
« Il va falloir repenser la façon dont les villes se rapprochent du monde naturel »
Pour Éric Verdeil, professeur de géographie et d’études urbaines à Sciences Po Paris, l’urbanisation de certaines régions n’est pas la seule responsable de la propagation du virus.
Pour Éric Verdeil, professeur de géographie et d’études urbaines à Sciences Po Paris, l’urbanisation de certaines régions n’est pas la seule responsable de la propagation du virus.
La diffusion très rapide du coronavirus à partir de Wuhan (Chine) par des connexions aériennes intercontinentales, en Asie, en Europe et en Amérique du Nord, illustre l’idée que la mondialisation facilite la pandémie.
D’autres réflexions cherchent à relier cette diffusion à l’urbanisation planétaire et à ses différentes formes. Les foules denses de lieux typiquement urbains – comme les marchés ou les transports en commun – semblent avoir joué un rôle essentiel dans la diffusion initiale du Covid-19. À l’inverse, les images de villes vides, à l’arrêt, qui ont fait le tour du monde illustrent une suspension extraordinaire de l’urbanité et de ses logiques.
D’autres réflexions cherchent à relier cette diffusion à l’urbanisation planétaire et à ses différentes formes. Les foules denses de lieux typiquement urbains – comme les marchés ou les transports en commun – semblent avoir joué un rôle essentiel dans la diffusion initiale du Covid-19. À l’inverse, les images de villes vides, à l’arrêt, qui ont fait le tour du monde illustrent une suspension extraordinaire de l’urbanité et de ses logiques.