The Daily Shaarli
Today - September 14, 2025
L’affirmation du statut des métropoles dans les années 2010, sur fond de crise climatique et de conscience accrue des inégalités territoriales, a fait de ces villes un chiffon rouge un peu facile des mutations françaises.
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Compte-rendu de P. Marques sur Bluesky :
Martin Vanier, géographe à l’École d’urbanisme de Paris, analyse la métropolisation. Il rappelle qu’elle concentre richesses et emplois mais diffuse aussi innovations, inégalités et crises. Son article interroge les contradictions françaises face aux métropoles.
La métropolisation n’est pas univoque : elle intègre et fragmente, concentre et diffuse. En France, 40% de la population vit dans une métropole de plus de 200.000 habitants, mais l’opinion publique la voit comme source d’injustice et d’inégalités.
Depuis la Datar (1963) et les "métropoles d’équilibre", l’État a cherché à contrebalancer Paris. Mais la loi MAPTAM (2014) a cristallisé l’hostilité : Lyon a obtenu un statut spécial et les métropoles sont perçues comme privilégiées face aux territoires ruraux.
En Europe, les métropoles sont valorisées (Allemagne, Italie, Pays-Bas). En France, elles restent suspectes : trop grandes, trop puissantes, jugées urbaines et néolibérales. Pourtant, comparées à leurs voisines européennes, elles sont de taille plus modeste.
Le changement climatique ravive le débat : faut-il fuir les grandes villes pour un modèle plus sobre ? Les critiques parlent d’"urbanocène" ou "métropolocène". Mais ignorer les métropoles, c’est exclure 40% des habitants et leurs dynamiques sociales.
Les métropoles concentrent aussi le logement social, accueillent les migrants et sont en pointe sur l’adaptation climatique. Les réduire à la gentrification ou aux îlots de chaleur urbains ne reflète pas la diversité de leurs rôles.
Vanier invite à relire Ascher, Castells et Veltz : leur démarche n’était pas d’être pour ou contre, mais d’analyser les transformations spatiales. La métropolisation reste un outil critique pour penser la société et ses inégalités.
En définitive, la métropolisation n’est pas une idéologie mais un récit parmi d’autres des mutations territoriales. Comprendre ses logiques permet d’éclairer les tensions entre villes et campagnes et de dessiner une politique de transformation.
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Compte-rendu de P. Marques sur Bluesky :
Martin Vanier, géographe à l’École d’urbanisme de Paris, analyse la métropolisation. Il rappelle qu’elle concentre richesses et emplois mais diffuse aussi innovations, inégalités et crises. Son article interroge les contradictions françaises face aux métropoles.
La métropolisation n’est pas univoque : elle intègre et fragmente, concentre et diffuse. En France, 40% de la population vit dans une métropole de plus de 200.000 habitants, mais l’opinion publique la voit comme source d’injustice et d’inégalités.
Depuis la Datar (1963) et les "métropoles d’équilibre", l’État a cherché à contrebalancer Paris. Mais la loi MAPTAM (2014) a cristallisé l’hostilité : Lyon a obtenu un statut spécial et les métropoles sont perçues comme privilégiées face aux territoires ruraux.
En Europe, les métropoles sont valorisées (Allemagne, Italie, Pays-Bas). En France, elles restent suspectes : trop grandes, trop puissantes, jugées urbaines et néolibérales. Pourtant, comparées à leurs voisines européennes, elles sont de taille plus modeste.
Le changement climatique ravive le débat : faut-il fuir les grandes villes pour un modèle plus sobre ? Les critiques parlent d’"urbanocène" ou "métropolocène". Mais ignorer les métropoles, c’est exclure 40% des habitants et leurs dynamiques sociales.
Les métropoles concentrent aussi le logement social, accueillent les migrants et sont en pointe sur l’adaptation climatique. Les réduire à la gentrification ou aux îlots de chaleur urbains ne reflète pas la diversité de leurs rôles.
Vanier invite à relire Ascher, Castells et Veltz : leur démarche n’était pas d’être pour ou contre, mais d’analyser les transformations spatiales. La métropolisation reste un outil critique pour penser la société et ses inégalités.
En définitive, la métropolisation n’est pas une idéologie mais un récit parmi d’autres des mutations territoriales. Comprendre ses logiques permet d’éclairer les tensions entre villes et campagnes et de dessiner une politique de transformation.