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Ecole
L’indice de position sociale a été mis en place par l’éducation nationale en 2016 pour déterminer, à partir de la catégorie socioprofessionnelle des parents, le profil social des élèves et des établissements. Rendu public en octobre à la suite d’un recours en justice, il est désormais utilisé dans de nombreuses enquêtes journalistiques.
Après une longue obstruction, le ministère de l’Education nationale a été contraint de publier l’indice de position sociale des écoles et collèges. Une série de données qui jette une lumière crue sur les inégalités sociales du système scolaire français.
Après une première planche mettant en avant le poids du clivage entre collèges publics et privés dans la fabrique de la ségrégation scolaire, celle-ci rappelle que la ségrégation scolaire n’est pas que le reflet des inégalités sociales dans les mondes urbains. Elle est aussi le produit d’une offre scolaire sectorisée et hiérarchisée entre les collèges, dont se saisissent plus particulièrement certains groupes sociaux.
Les sciences sociales ont depuis longtemps établi que l’institution scolaire comptait parmi les lieux décisifs de la reproduction sociale. Pour tenter de comprendre une partie des mécanismes qui aboutissent à cette situation, il faut explorer la carte scolaire et son fonctionnement. Cette première planche montre ainsi que pour comprendre la ségrégation scolaire, il faut d’abord rappeler que les collèges publics et privés ne jouent pas avec les mêmes règles du jeu.
Nous vivons à l’école comme ailleurs une situation de profonde discontinuité. Nos dirigeants politiques et économiques refusent d’en prendre acte, préférant accélérer le cours mortifère de leurs politiques. Il est urgent de ralentir pour enfin prendre le temps de penser les ruptures nécessaires.
Les relations entre les parents et l’école n’ont pas cessé d’être un questionnement pour tous les acteurs éducatifs. Historiquement, l’école et la famille sont deux espaces aux frontières marquées entre instruction et éducation. Au fil des années, on est passé d’une école « sanctuaire du savoir » à une école « ouverte » sur la société. C’est ainsi que les familles viennent en aide aux enseignants de maternelle, coopèrent sur certaines activités au primaire et s’impliquent dans des rôles consultatifs au secondaire. Mais l’étroite imbrication de l’école dans la société a également modifié les attentes des différents partenaires face à un objectif commun : la réussite du développement de l’enfant et de l’élève. L’enfant qui entre à l’école passe « d’une société » (la famille) à une « autre société » (l’école) (voir Kherroubi, 2008 ; Baby, 2010). Cette intégration est d’autant plus difficile que sont différentes ces deux sociétés. Ces premières lignes témoignent de la confusion des termes « parent(s) » et « famille » (d’après Glasman) qui ne recouvrent pas les mêmes réalités du point de vue de la scolarité ou de l’éducation et dont l’usage a évolué au fil des temps. « Le lien “école-parent” constitue [...] un fait social majeur puisqu’il touche [en France] la vie quotidienne de 17 millions de parents d’élèves, 12 millions d’élèves et 800 000 enseignants et personnels de direction, d’inspection et d’éducation » (Fotinos, 2014b).
Une enquête nationale révèle les dimensions pédagogiques de ces inégalités, à travers la disposition parfois implicite des parents à transmettre le savoir scolaire.