Indice de position sociale des collèges du Morbihan
La réalisation de cartes de l’IPS des collèges du Morbihan à l’aide de Qgis permet de tirer quelques enseignements sur les inégalités territoriales. Si leur analyse ne révèle pas de surprises globale, elle confirme les observations réalisées par les enseignant·es sur le terrain !
A la lecture de la carte des IPS dans le département 56, on peut émettre trois observations.
1/ Les IPS sont assez contrastés (de 67,3 à 131,2) et témoignent de forts écarts socio-économiques des population selon les territoires ;
2/ Le département présente une (courte) majorité de collèges privés (avec des IPS généralement un peu plus élevés que dans le secteur public) ; des territoires dotés d’un collège privé sont très éloignés d’un collège public (c’est particulièrement net à l’est) ;
3/ Le département présent un gradient Sud/Nord très marqué, qui correspond au niveau de vie des habitants des communes.
Les écarts sont sensibles dans le département : entre 67,3 et 131,2. On peut noter que le collège dont l’ISP est le plus faible (67,3) est le collège Le Coutaller à Lorient qui a fermé ses portes en juin dernier. On y revient plus loin. L’établissement dont l’IPS est le plus élevé est le collège privé Saint-François-Xavier à Vannes (131,2).
Un petit focus sur Vannes permet de constater que les ISP y sont parmi les plus élevés du département. Les deux plus élevés s’y trouvent : le collège Saint-François-Xavier et le collège Diwan. A l’échelle communale, les trois établissements à l’ISP le plus élevé sont des collèges privés.
Un autre focus sur le secteur de Lorient permet de mesurer que les écarts y sont sensibles. Une évolution importante y est cependant en cours : le collège Le Coutaller dont l’ISP était le plus bas a fermé, ainsi que le collège de Kerentrech, au profit du nouveau collège Tréfaven, ouvert à la rentrée 2022 mais dont l’IPS moyen (issu de la nouvelle carte scolaire) n’est pas encore connu.
Deux remarques conclusives :
1/ C’est dans les grandes agglomérations que les écarts sont les plus marqués. Cela doit interroger la carte scolaire et son contournement par le réseau privé, qui joue à plein pour attirer les populations à fort IPS.
2/ Les établissements à faibles IPS devraient bénéficier de moyens complémentaires, adaptés selon le profil du territoire d’implantation (rural éloigné, rural pauvre, urbain pauvre). Des dotations en DGH (effectifs allégés) d’une part pour permettre des allègements et un meilleur accompagnement des élèves (tenant compte du périscolaire). Et un renforcement des équipes pluriprofessionnelles pour améliorer la suivi des publics les plus fragiles : assistants sociaux, infirmiers, assistants d’éducation, renforcement de l’ouverture culturelle…).
Les cartes de l’IPS des collèges du Morbihan ont été réalisées par mes soins et peuvent être téléchargées ici : https://joelmariteau.fr/docs/ips-dpt-56.pdf
Elles sont publiées sous licence Creative Commons 4.0 – CC-BY-NC-SA.
Pour aller plus loin :
IPS : les collèges privés détruisent la mixité sociale dans les collèges publics. – SNES-FSU
Entre école publique et école privée, les chiffres de la fracture sociale (lemonde.fr)