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Cartographie
Deux exigences opposées tiraillent le cartographe : schématiser pour mieux imprimer les messages essentiels, ou délivrer le maximum de détails, tant que l’image le permet. Ces exigences ne sont pas forcément contradictoires.
En cartographie thématique, l’art de la coloration repose d’abord sur le découpage en classes, ce que l’on appelle discrétiser. Les bons logiciels proposent plusieurs méthodes automatiques : quantiles, intervalles égaux et Jenks (ou seuils naturels) sont les plus fréquentes.
La discrétisation Head/tail, proposée en 2013 par le géographe Bin Jiang, et récemment popularisée en France par Thomas Ansart dessine fort bien les données hiérarchisées, dont la distribution dissymétrique comprend typiquement beaucoup de petites valeurs et quelques valeurs élevées. C’est le cas par exemple de la population des communes, des revenus moyens, ou des loyers.
En cartographie thématique, l’art de la coloration repose d’abord sur le découpage en classes, ce que l’on appelle discrétiser. Les bons logiciels proposent plusieurs méthodes automatiques : quantiles, intervalles égaux et Jenks (ou seuils naturels) sont les plus fréquentes.
La discrétisation Head/tail, proposée en 2013 par le géographe Bin Jiang, et récemment popularisée en France par Thomas Ansart dessine fort bien les données hiérarchisées, dont la distribution dissymétrique comprend typiquement beaucoup de petites valeurs et quelques valeurs élevées. C’est le cas par exemple de la population des communes, des revenus moyens, ou des loyers.
Générateur de carte vintage de villes à partir d'OpenStreetmaps.
À chaque élection, la carte, méthodologiquement critiquable, montrant le candidat ou la candidate arrivée en tête par circonscription, conduit à des erreurs d’interprétation visuelle. Sans nier la très forte augmentation du vote pour le Rassemblement national, plusieurs géographes rappellent les limites de ce type de représentation.
Les circonscriptions électorales ont un nombre très différent d’inscrit·es, qui varie de 136 000 pour la 1ʳᵉ circonscription de Vendée, à 45 000 pour les deux circonscriptions du Territoire de Belfort ou la 1ʳᵉ de Mayotte, et même seulement 5 000 pour Saint-Pierre-et-Miquelon ! Sachant que chaque circonscription élit un·e seul·e député·e, plus il y a d’électeurs ou d’électrices, moins le « poids » individuel est important.
par Cedric Rossi
par Cedric Rossi
G.Projector transforms an input map image into any of about 200 global and regional map projections. Longitude-latitude gridlines and continental outlines may be drawn on the map, and the resulting image may be saved to disk in GIF, JPEG, PDF, PNG, PS or TIFF form.
G.Projector is a cross-platform application that runs on Macintosh, Windows, Linux and other desktop computers. It requires that your computer have a Java 11 (or later version) runtime environment installed.
G.Projector is a cross-platform application that runs on Macintosh, Windows, Linux and other desktop computers. It requires that your computer have a Java 11 (or later version) runtime environment installed.
Comparaison de projections cartographiques
Interactive Album of Map Projections 2.0
Comparaison de surface entre pays par superposition (façon puzzle)
Your Viewpoint – Worldmapgenerator
Projection Wizard
Simulateur de projections cartographiques
Cartes de France sur cellules hexagonales
les phrases en italiques sont mes additions
Justification (extrait de http://www.chataignon.net/biweight/methode.html)
Un des défauts des représentations par commune tient à l'hétérogénéité ce maillage en France. La taille des communes diffère énormément, par exemple entre l'Aquitaine ou PACA et le Nord de la France. Cela peut avoir des effets gênants : une commune de grande superficie, même peu peuplée, va avoir un effet visuel fort. Plus embêtant : lorsque le calcul fait intervenir la superficie de la commune, comme dans le cas de la densité de population, on peut obtenir de fortes discontinuités entre communes voisines selon que l'on a une commune de petite taille dont tout le territoire est bâti ou une commune qui a une forêt très étendue sur son territoire (Haguenau, Fontainebleau...) et fait donc apparaître une densité particulièrement faible.
Pour éviter ce défaut, les données sont cartographiées sur un maillage hexagonal qui présente des caractéristiques visuelles plus intéressantes que le carroyage mais qui entraîne des calculs plus complexes. Il faut par exemple 13212 hexagones avec un pas de 4km pour saisir la France Métropolitaine.
Quelques éléments de méthodologie
Pour calculer la valeur à représenter pour chaque hexagone de ce nouveau maillage, on applique des résultats issus des méthodes d'estimation de densité non paramétrique. L'idée de base de ces techniques est d'estimer, à partir d'un ensemble discret de points de l'espace affectés d'une masse, une fonction continue. La représentation cartographique de cette fonction de densité (plus exactement mesure de Dirac mais on utilisera le terme plus simple de densité) fournit des cartes ayant plusieurs propriétés intéressantes.
Le principe de l'estimation de densité selon une méthode non paramétrique est d'estimer une fonction de densité continue, f(x), à partir d'un échantillon discret X1..Xn supposé issu de cette loi sans faire d'hypothèses a priori sur l'appartenance de f à une famille de lois connues. L'estimation ne concerne donc plus un paramètre dans cette famille de loi, mais directement la fonction elle-même (d'où le terme de non paramétrique).
L'utilisation de la méthode d'estimation par le noyau est la plus fréquente pour estimer une densité. En résumé, on choisit un noyau, (K pour kernel) c'est-à-dire une fonction, en général continue et de surface 1, ayant de "bonnes propriétés" de régularité et de symétrie.
Outre le choix d'un noyau, l'estimation de densité nécessite également le choix d'une fenêtre, habituellement notée h.
La statistique non paramétrique donne un certain nombre de résultats et de critères de qualité pour apprécier la qualité de l'estimation de la densité.
Il est largement admis (et partiellement démontré) que le choix de h a plus d'influence que le choix de K. Parmi les noyaux usuels, l'estimation diffère peu selon que l'on choisit un noyau gaussien ou un Biweight ; par contre le choix de la fenêtre h est le plus important.
Recette simplifiée pour une carte « biweight »
Des données comparables à des effectifs, c'est-à-dire dont la somme a un sens (ex : nombre de vote, population, nombre d'entreprise, solde naturel...) relevés pour un maillage qu'on appellera maillage de collecte (exemple : les communes de France)
Un maillage de représentation, par exemple un maillage hexagonal, qui peut être le même que précédemment mais pas obligatoirement
Un programme qui calcule pour chaque point du maillage de représentation la valeur obtenue à partir des points du maillage de collecte situés dans son voisinage et dépendant de la distance de lissage. En fait le programme fonctionne en "répartissant" sur les différents hexagones l'effectif observé pour la commune. A noter qu'on s'assure également que l'ensemble de l'effectif est réparti. En clair, la somme des variables pour l'ensemble des hexagones est la même que pour l'ensemble des objets du maillage de collecte.
Un outil de représentation cartographique classique puisque l'on dispose d'un fond ce carte (maillage hexagonal) et de valeurs issues du calcul de densité Biweight pour chacun de ces objets.
Carte de France des abstentions au premier tour de l’élection présidentielle de 2002
et une vue plus détaillée du Nord/Nord-Est montrant bien le caractère granulaire de la cartographie de base
les phrases en italiques sont mes additions
Justification (extrait de http://www.chataignon.net/biweight/methode.html)
Un des défauts des représentations par commune tient à l'hétérogénéité ce maillage en France. La taille des communes diffère énormément, par exemple entre l'Aquitaine ou PACA et le Nord de la France. Cela peut avoir des effets gênants : une commune de grande superficie, même peu peuplée, va avoir un effet visuel fort. Plus embêtant : lorsque le calcul fait intervenir la superficie de la commune, comme dans le cas de la densité de population, on peut obtenir de fortes discontinuités entre communes voisines selon que l'on a une commune de petite taille dont tout le territoire est bâti ou une commune qui a une forêt très étendue sur son territoire (Haguenau, Fontainebleau...) et fait donc apparaître une densité particulièrement faible.
Pour éviter ce défaut, les données sont cartographiées sur un maillage hexagonal qui présente des caractéristiques visuelles plus intéressantes que le carroyage mais qui entraîne des calculs plus complexes. Il faut par exemple 13212 hexagones avec un pas de 4km pour saisir la France Métropolitaine.
Quelques éléments de méthodologie
Pour calculer la valeur à représenter pour chaque hexagone de ce nouveau maillage, on applique des résultats issus des méthodes d'estimation de densité non paramétrique. L'idée de base de ces techniques est d'estimer, à partir d'un ensemble discret de points de l'espace affectés d'une masse, une fonction continue. La représentation cartographique de cette fonction de densité (plus exactement mesure de Dirac mais on utilisera le terme plus simple de densité) fournit des cartes ayant plusieurs propriétés intéressantes.
Le principe de l'estimation de densité selon une méthode non paramétrique est d'estimer une fonction de densité continue, f(x), à partir d'un échantillon discret X1..Xn supposé issu de cette loi sans faire d'hypothèses a priori sur l'appartenance de f à une famille de lois connues. L'estimation ne concerne donc plus un paramètre dans cette famille de loi, mais directement la fonction elle-même (d'où le terme de non paramétrique).
L'utilisation de la méthode d'estimation par le noyau est la plus fréquente pour estimer une densité. En résumé, on choisit un noyau, (K pour kernel) c'est-à-dire une fonction, en général continue et de surface 1, ayant de "bonnes propriétés" de régularité et de symétrie.
Outre le choix d'un noyau, l'estimation de densité nécessite également le choix d'une fenêtre, habituellement notée h.
La statistique non paramétrique donne un certain nombre de résultats et de critères de qualité pour apprécier la qualité de l'estimation de la densité.
Il est largement admis (et partiellement démontré) que le choix de h a plus d'influence que le choix de K. Parmi les noyaux usuels, l'estimation diffère peu selon que l'on choisit un noyau gaussien ou un Biweight ; par contre le choix de la fenêtre h est le plus important.
Recette simplifiée pour une carte « biweight »
Des données comparables à des effectifs, c'est-à-dire dont la somme a un sens (ex : nombre de vote, population, nombre d'entreprise, solde naturel...) relevés pour un maillage qu'on appellera maillage de collecte (exemple : les communes de France)
Un maillage de représentation, par exemple un maillage hexagonal, qui peut être le même que précédemment mais pas obligatoirement
Un programme qui calcule pour chaque point du maillage de représentation la valeur obtenue à partir des points du maillage de collecte situés dans son voisinage et dépendant de la distance de lissage. En fait le programme fonctionne en "répartissant" sur les différents hexagones l'effectif observé pour la commune. A noter qu'on s'assure également que l'ensemble de l'effectif est réparti. En clair, la somme des variables pour l'ensemble des hexagones est la même que pour l'ensemble des objets du maillage de collecte.
Un outil de représentation cartographique classique puisque l'on dispose d'un fond ce carte (maillage hexagonal) et de valeurs issues du calcul de densité Biweight pour chacun de ces objets.
Carte de France des abstentions au premier tour de l’élection présidentielle de 2002
et une vue plus détaillée du Nord/Nord-Est montrant bien le caractère granulaire de la cartographie de base
Le site WorldPop fournit des données carroyées qui permettent d'étudier la distribution de la population à l'échelle mondiale :
http://www.worldpop.org/
http://www.worldpop.org/
Le site de data journalisme The Pudding, qui traite des sujets d'étude sous forme visuelle, propose une très belle data-visualisation des densités de population en 3D. Matthew Daniels, qui a élaboré cette application, a représenté l'ensemble de la population mondiale sous forme de blocs 3D avec un dégradé de couleurs du vert clair au bleu foncé. Ce type de cartographie est surtout efficace pour représenter les "pics" de population dans les zones urbanisées.
Les données carroyées sont des données diffusées sur une maille originale, ne correspondant à aucun découpage administratif ou historique connu : celle de carrés, dont les côtés peuvent aller de 200 mètres jusqu’à plusieurs kilomètres. Dans les zones urbaines, quand les découpages communaux sont trop imprécis pour analyser les phénomènes démographiques ou socio-économiques, l’assemblage des carreaux permet de fournir des informations précieuses.
Pour produire ce type de données, l’Insee doit relever plusieurs défis : géolocaliser les informations pour les rattacher à des carreaux, développer une méthode garantissant la protection de la vie privée et le respect du secret statistique, mettre à disposition ces données sous une forme utilisable par des experts, mais également par des amateurs, curieux de mieux connaître leur territoire et d’en avoir un aperçu rapide et éclairant.
Avec quelques exemples d’utilisation pour le déploiement de politiques publiques, l’article illustre les techniques mises en œuvre pour permettre la diffusion des données issues de sources socio-fiscales en 2019. À l’image d’une mosaïque, un carreau pris individuellement n’a pas de sens : c’est bien la proximité avec ses voisins qui va permettre à la réalité de prendre forme et au territoire de révéler la richesse et la complexité des phénomènes qui le traversent.
Pour produire ce type de données, l’Insee doit relever plusieurs défis : géolocaliser les informations pour les rattacher à des carreaux, développer une méthode garantissant la protection de la vie privée et le respect du secret statistique, mettre à disposition ces données sous une forme utilisable par des experts, mais également par des amateurs, curieux de mieux connaître leur territoire et d’en avoir un aperçu rapide et éclairant.
Avec quelques exemples d’utilisation pour le déploiement de politiques publiques, l’article illustre les techniques mises en œuvre pour permettre la diffusion des données issues de sources socio-fiscales en 2019. À l’image d’une mosaïque, un carreau pris individuellement n’a pas de sens : c’est bien la proximité avec ses voisins qui va permettre à la réalité de prendre forme et au territoire de révéler la richesse et la complexité des phénomènes qui le traversent.
Maps, although seemingly objective representations of the world, hold immense power. They shape our understanding of space, navigate our journeys and define political boundaries. But beneath the veneer of neutrality lies a potential for manipulation.
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Les cartes, bien qu’elles soient des représentations apparemment objectives du monde, détiennent un pouvoir immense. Ils façonnent notre compréhension de l’espace, guident nos voyages et définissent les frontières politiques. Mais derrière le vernis de la neutralité se cache un potentiel de manipulation.
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Les cartes, bien qu’elles soient des représentations apparemment objectives du monde, détiennent un pouvoir immense. Ils façonnent notre compréhension de l’espace, guident nos voyages et définissent les frontières politiques. Mais derrière le vernis de la neutralité se cache un potentiel de manipulation.
Les cartes sont un support important pour faire avancer l’action politique, en ce qu’elles servent avec efficacité « l’expression de la dissidence ». Ce ne sont pas des documents scientifiques neutres ; elles contribuent à façonner une vision du monde non exempte de biais sélectifs. Même lorsque les autrices et les auteurs des cartes prétendent produire des représentations exactes, les données et les relations qu’elles et ils choisissent de modéliser sont soigneusement sélectionnés pour encadrer le récit. La carte peut ainsi produire un « discours », ce que le philosophe Michel Foucault a défini comme une manière non seulement d’afficher des informations spatiales, mais aussi d’organiser des connaissances géographiques qui structurent la compréhension collective d’une situation.
Concevoir une carte c’est toujours un acte créateur qui émane de son auteur. Il n’y a pas de relation mécanique entre les données et leur expression graphique. Il faut donc fait des choix. Certains diront qu’il faut apprendre à mentir intelligent. Car la carte n’est jamais neutre. Elle donne à voir un point de vue ; un regard sur le Monde.
Une carte est une représentation aplatie d’une sphère, ce qui implique, quelle que soit la projection choisie, des déformations.
L'Insee publie régulièrement de nouvelles données carroyées à 200m ou 1km. Ces données proviennent du dispositif sur les revenus localisés sociaux et fiscaux (FiLoSoFi). La base contient 31 variables sur la structure par âge des individus, sur les caractéristiques des ménages et des logements et sur les revenus. Le champ géographique est constitué de la France métropolitaine, de la Martinique et de La Réunion. La publication des nouvelles données 2019 donne l'occasion de cartographier les inégalités en France à l'échelle infra-communale.
L'Institut de Recherche et d'Études Méditerranée Moyen-Orient (IReMMO) a organisé le 12 mai 2021 une rencontre entre Philippe Rekacewicz (géographe, cartographe et journaliste) et Éric Verdeil (géographe, professeur à Sciences Po Paris). Les échanges animés par Dominique Vidal (journaliste et historien) ont concerné les usages des cartes à des fins de représentation et de manipulation dans le contexte actuel de nouvelle escalade des violences entre Juifs et Palestiniens.
Alors que des milliards de milliards de données sont créées sans cesse sur tout, l'ensemble du territoire n'est aujourd'hui pas entièrement cartographié. Que signifient la présence de blancs dans les cartes ? Quels en sont les enjeux de pouvoir ?
Tout part de l’observation de cartes anciennes qui représentent des contrées mal connues par les cartographes européens. L’Afrique, L’Amérique latine, dont a vient juste de découvrir les côtes. Dans les espaces encore inconnus, on laisse de larges espaces blancs, agrémentés d’animaux exotiques qu’on imagine se trouver là : des tigres, des éléphants, de petites montagnes stylisés ou des humains représentés sous une forme exotique. Il y a comme une part de rêve dans ce qui n’est pas représenté par la carte : le vide semble nous raconter plus d’histoire que le plein et nous dire : « il était une fois, dans une contrée très éloignée... ». D’ailleurs les informations dessinées dans le blanc des cartes étaient imaginaires, c’était une époque où la géographie avait à voir avec la fiction. Ce blanc des cartes avait un effet puissant sur l’imagination des explorateurs…
Matthieu Noucher, notre invité, est géographe, chercheur au CNRS au sein du laboratoire Passages à Bordeaux et directeur-adjoint du réseau GRD-MAGIS. Il a débuté sa réflexion en s’interrogeant sur les espaces non remplis de ces cartes, pour découvrir que, bien souvent, c’est à dessein qu’ils avaient été laissés en blanc. Plus que cela, même, le blanc des cartes n’a, selon lui, pas disparu… et il l’a expliqué dans un livre paru il y a quelques mois chez CNRS éditions intitulé Blanc des cartes et boîtes noires algorithmiques….qui vise à déconstruire l'idée qu'une carte représente la réalité...
La carte du territoire
Globe virtuel qui présente à l’échelle du monde la richesse de la biodiversité animale. Si les blancs des cartes existent aujourd’hui encore, ils sont invisibilités par ce type de représentation esthétisante…Globe virtuel qui présente à l’échelle du monde la richesse de la biodiversité animale. Si les blancs des cartes existent aujourd’hui encore, ils sont invisibilités par ce type de représentation esthétisante… - GLOBAIA
"Concernant la biodiversité, il existe une base de données mondiale qui permet par exemple en France à des institutions comme le Museum national d’Histoire naturelle, ou à des associations comme la LPO (la Ligue pour la Protection des Oiseaux) de faire remonter leurs inventaires qui vont permettre de produire des cartes sur la richesse, en termes de biodiversité, ou sur les enjeux, en termes de protection. Cette base est mondiale et compte aujourd’hui plus de 2 milliards d’enregistrements. Lorsqu’on se rend sur le site, on observe un déluge de données, donnant l’impression qu’on connaît tout sur tout. Or, on observe qu’en fait, 74 % de ces 2 milliards de données se situe dans la zone occidentale, et pas du tout dans le ceinture intertropicale. (…) Il y a une très inégale distribution de ce que l’on pourrait appeler la géonumérisation du monde : on numérise des données sur des territoires mais de manière totalement inégale, en fonction d’un certain nombre d’enjeux. Et puis ce sont des données qui sont agrégées de sources multiples : lorsqu’on regarde la couverture des données naturalistes sur l’ensemble de la Guyane par exemple, on observe que certaines zones n’ont jamais été couvertes, et si on analyse un peu finement les données, on s’aperçoit que de nombreuses zones n’ont été couvertes qu’une seule fois, il y a 10 ans ou 20 ans, tandis qu’on retourne à d’autres zones toutes les semaines. Il y a donc des différentiels en termes de connaissances qu’on ne voit pas du tout sur les cartes qui aplatissent, lissent tout cela, à travers notamment ce que l’on appelle des Heat map*, ces cartes de chaleur qu’on va beaucoup circuler sur les réseaux sociaux, et qui donnent une impression d’une connaissance continue et exhaustive des territoires*."
Retrouvez la carte du territoire dès le mardi sur @Mgarrigou
Tout part de l’observation de cartes anciennes qui représentent des contrées mal connues par les cartographes européens. L’Afrique, L’Amérique latine, dont a vient juste de découvrir les côtes. Dans les espaces encore inconnus, on laisse de larges espaces blancs, agrémentés d’animaux exotiques qu’on imagine se trouver là : des tigres, des éléphants, de petites montagnes stylisés ou des humains représentés sous une forme exotique. Il y a comme une part de rêve dans ce qui n’est pas représenté par la carte : le vide semble nous raconter plus d’histoire que le plein et nous dire : « il était une fois, dans une contrée très éloignée... ». D’ailleurs les informations dessinées dans le blanc des cartes étaient imaginaires, c’était une époque où la géographie avait à voir avec la fiction. Ce blanc des cartes avait un effet puissant sur l’imagination des explorateurs…
Matthieu Noucher, notre invité, est géographe, chercheur au CNRS au sein du laboratoire Passages à Bordeaux et directeur-adjoint du réseau GRD-MAGIS. Il a débuté sa réflexion en s’interrogeant sur les espaces non remplis de ces cartes, pour découvrir que, bien souvent, c’est à dessein qu’ils avaient été laissés en blanc. Plus que cela, même, le blanc des cartes n’a, selon lui, pas disparu… et il l’a expliqué dans un livre paru il y a quelques mois chez CNRS éditions intitulé Blanc des cartes et boîtes noires algorithmiques….qui vise à déconstruire l'idée qu'une carte représente la réalité...
La carte du territoire
Globe virtuel qui présente à l’échelle du monde la richesse de la biodiversité animale. Si les blancs des cartes existent aujourd’hui encore, ils sont invisibilités par ce type de représentation esthétisante…Globe virtuel qui présente à l’échelle du monde la richesse de la biodiversité animale. Si les blancs des cartes existent aujourd’hui encore, ils sont invisibilités par ce type de représentation esthétisante… - GLOBAIA
"Concernant la biodiversité, il existe une base de données mondiale qui permet par exemple en France à des institutions comme le Museum national d’Histoire naturelle, ou à des associations comme la LPO (la Ligue pour la Protection des Oiseaux) de faire remonter leurs inventaires qui vont permettre de produire des cartes sur la richesse, en termes de biodiversité, ou sur les enjeux, en termes de protection. Cette base est mondiale et compte aujourd’hui plus de 2 milliards d’enregistrements. Lorsqu’on se rend sur le site, on observe un déluge de données, donnant l’impression qu’on connaît tout sur tout. Or, on observe qu’en fait, 74 % de ces 2 milliards de données se situe dans la zone occidentale, et pas du tout dans le ceinture intertropicale. (…) Il y a une très inégale distribution de ce que l’on pourrait appeler la géonumérisation du monde : on numérise des données sur des territoires mais de manière totalement inégale, en fonction d’un certain nombre d’enjeux. Et puis ce sont des données qui sont agrégées de sources multiples : lorsqu’on regarde la couverture des données naturalistes sur l’ensemble de la Guyane par exemple, on observe que certaines zones n’ont jamais été couvertes, et si on analyse un peu finement les données, on s’aperçoit que de nombreuses zones n’ont été couvertes qu’une seule fois, il y a 10 ans ou 20 ans, tandis qu’on retourne à d’autres zones toutes les semaines. Il y a donc des différentiels en termes de connaissances qu’on ne voit pas du tout sur les cartes qui aplatissent, lissent tout cela, à travers notamment ce que l’on appelle des Heat map*, ces cartes de chaleur qu’on va beaucoup circuler sur les réseaux sociaux, et qui donnent une impression d’une connaissance continue et exhaustive des territoires*."
Retrouvez la carte du territoire dès le mardi sur @Mgarrigou
Africapolis est un outil d’analyse et de visualisation de données utilisé pour cartographier, analyser et comprendre l'urbanisation et la croissance urbaine en Afrique
Le registre parcellaire graphique est une base de données géographiques servant de référence à l'instruction des aides de la politique agricole commune (PAC).
Tutoriel très pédagogique de Laurent Jégou, enseignant-chercheur en géomatique, Université de Toulouse-2 Jean-Jaurès, UMR LISST du CNRS, jegou@univ-tlse2.fr
Les données de Parcoursup sont désormais accessibles en open data sur le site Data.gouv.fr pour les années 2018 à 2022. Ces jeux de données présentent les voeux de poursuite d’études et de réorientation dans l’enseignement supérieur ainsi que les propositions des établissements pour chaque formation. Les données sont disponibles sous forme de bases de données à télécharger et sous forme de visualisation graphique « dataviz ».
L’application Parcoursup est la plateforme nationale de préinscription mise en place par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (MESRI) permettant aux élèves de candidater à l’entrée dans l’enseignement supérieur. Il couvre l’ensemble des candidats ayant au moins un voeu d’orientation validé en phase principale et/ou complémentaire, ce parmi les plus de 13 000 formations proposées hors apprentissage. Il couvre ainsi chaque année plus de 900 000 candidats, avec un sous ensemble de données portant spécifiquement sur les néo-bacheliers parmi ces candidats.
L’application Parcoursup est la plateforme nationale de préinscription mise en place par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (MESRI) permettant aux élèves de candidater à l’entrée dans l’enseignement supérieur. Il couvre l’ensemble des candidats ayant au moins un voeu d’orientation validé en phase principale et/ou complémentaire, ce parmi les plus de 13 000 formations proposées hors apprentissage. Il couvre ainsi chaque année plus de 900 000 candidats, avec un sous ensemble de données portant spécifiquement sur les néo-bacheliers parmi ces candidats.
C’est en 1967 que paraît la première édition du traité fondateur de Jacques Bertin : Sémiologie graphique. Les diagrammes, les réseaux, les cartes. Avec cet ouvrage semble s’ouvrir un nouveau champ de connaissances, la « sémiologie graphique », ou science de la représentation graphique des données. L’expression a été soufflée à Bertin par le linguiste et sémioticien Georges Mounin, qui d’ailleurs accueille l’ouvrage avec force compliments, dans les pages du journal Le Monde du 16 mars 1968. Il y salue Bertin comme le « Saussure de la sémiologie graphique ». Pourquoi s’attarder sur cette publication, à un demi-siècle de distance ?
par Gilles Palsky
par Gilles Palsky
petite série de fonds de cartes à télécharger
Support de cours : la cartographie :
Observable, c'est quoi ?
Faire des cartes avec bertin.js
Les discrétisations
La généralisation
Les projections cartographiques
Quelques données sur l'Afrique
Observable, c'est quoi ?
Faire des cartes avec bertin.js
Les discrétisations
La généralisation
Les projections cartographiques
Quelques données sur l'Afrique
Depuis la version 3.14 de QGIS, les utilisateurs de ce système d'information géographique (SIG) ont la possibilité d'afficher des couches rasters ou vectorielles en fonction de paramètres temporels.
Tutoriel...
Tutoriel...
« Pays en développement », pays du « Nord » et du « Sud »... Les termes utilisés pour décrire les inégalités de richesse et de développement sont historiquement datés et ne suffisent plus à décrire le monde actuel. Ce texte présente une démarche visant à proposer un nouveau découpage, à la fois opératoire et pouvant prendre en compte les processus récents comme l'émergence. L'analyse fait ressortir six types d'États formant trois grands groupes : les États précaires, favorisés, et émergents, ces derniers étant les plus nombreux.
La comparaison de PIB régionaux est courante en géographie. Pourtant, cet indicateur n'est pas exempt de défauts ; les examiner révèle la délicate construction statistique nécessaire pour le calculer. À partir d'une carte apparemment banale montrant les écarts régionaux du PIB par habitant en France, et notamment le grand écart entre l'Île-de-France et le reste du pays, l'article montre que la carte n'est qu'en partie le reflet d'une plus grande performance économique de l'Île-de-France.
Le concept de troisième pôle : cartes et représentations polaires de la Chine - Publié le 20/10/2022
Auteur(s) : Olga V. Alexeeva, sinologue, professeure d'histoire de la Chine - Université du Québec à Montréal (UQÀM)
Frédéric Lasserre, professeur de géographie, directeur du Conseil québécois d’Études géopolitiques (CQEG) - Université Laval, Québec
Des cartes publiées en Chine, centrées sur l'Himalaya et plaçant la Chine à mi-chemin entre Arctique et Antarctique, ont fait couler de l'encre en Europe et aux États-Unis. Si ces choix cartographiques n'ont rien de très nouveau, les intentions qui les sous-tendent révèlent un aspect de la politique chinoise de soft power : faire le l'Himalaya un « troisième pôle » est une façon de s'affirmer comme une puissance polaire.
SOMMAIRE
1. Des représentations cartographiques originales ?
2. Les projections cartographiques sont toujours des images déformées
3. Le discours derrière la carte : la Chine, pays du troisième pôle
4. La récupération politique de la notion de troisième pôle
Auteur(s) : Olga V. Alexeeva, sinologue, professeure d'histoire de la Chine - Université du Québec à Montréal (UQÀM)
Frédéric Lasserre, professeur de géographie, directeur du Conseil québécois d’Études géopolitiques (CQEG) - Université Laval, Québec
Des cartes publiées en Chine, centrées sur l'Himalaya et plaçant la Chine à mi-chemin entre Arctique et Antarctique, ont fait couler de l'encre en Europe et aux États-Unis. Si ces choix cartographiques n'ont rien de très nouveau, les intentions qui les sous-tendent révèlent un aspect de la politique chinoise de soft power : faire le l'Himalaya un « troisième pôle » est une façon de s'affirmer comme une puissance polaire.
SOMMAIRE
1. Des représentations cartographiques originales ?
2. Les projections cartographiques sont toujours des images déformées
3. Le discours derrière la carte : la Chine, pays du troisième pôle
4. La récupération politique de la notion de troisième pôle
L’Apur, Atelier parisien d’urbanisme, association à but non lucratif créée en 1967 et réunissant 29 partenaires est un lieu d’étude partagé et prospectif multiscalaire. Il documente, analyse et imagine les évolutions urbaines et sociétales concernant Paris, les territoires et la Métropole du Grand Paris.
Camarades cartographes, vous connaissez peut-être la série « À la Maison-Blanche » (The West Wing), cette série américaine créée par Aaron Sorkin et diffusée aux États-Unis sur le réseau NBC de 1999 à 2006 et en France à partir de 2001. Cette série récompensée à de nombreuses reprises, met en scène la vie d’un Président des États-Unis démocrate incarné par Martin Sheen et de ses collaborateurs, installés dans la fameuse aile Ouest de la Maison-Blanche, The West Wing en anglais.
Quel rapport avec la cartographie ? Le fait est que dans l’épisode 16 de la deuxième saison, une journée porte ouverte est organisée à la maison blanche pour recevoir « tous ceux qui veulent discuter de choses dont on se fiche éperdument ». C’est ainsi que débarquent trois universitaires membres de l’organisation des cartographes pour l’égalité sociale (sic). Ils sont là pour réclamer une législation visant à rendre obligatoire dans toutes les écoles publiques, l’utilisation par les professeurs de géographie de la projection de Peters au lieu de la traditionnelle Mercator.
Quel rapport avec la cartographie ? Le fait est que dans l’épisode 16 de la deuxième saison, une journée porte ouverte est organisée à la maison blanche pour recevoir « tous ceux qui veulent discuter de choses dont on se fiche éperdument ». C’est ainsi que débarquent trois universitaires membres de l’organisation des cartographes pour l’égalité sociale (sic). Ils sont là pour réclamer une législation visant à rendre obligatoire dans toutes les écoles publiques, l’utilisation par les professeurs de géographie de la projection de Peters au lieu de la traditionnelle Mercator.
L’Observatoire Géopolitique du Covid-19
Les réponses à la pandémie sont nationales, l’effet hobbesien du virus sur les populations est évident, mais l’essence des transformations qu’il provoque doit être comprise à l’échelle pertinente.
Le Groupe d’études géopolitiques lance le premier Observatoire géopolitique du Coronavirus en langue française.
À côté de la mise à jour quotidienne des données nécessaires à comprendre l’évolution de l’épidémie, l’Observatoire publiera chaque jour des analyses, des pièces de doctrines, des entretiens ou des rapports opérationnels signés par des personnalités scientifiques, politiques et intellectuelles pour accompagner la décision et préparer, pendant la crise, le monde qui viendra après.
Les réponses à la pandémie sont nationales, l’effet hobbesien du virus sur les populations est évident, mais l’essence des transformations qu’il provoque doit être comprise à l’échelle pertinente.
Le Groupe d’études géopolitiques lance le premier Observatoire géopolitique du Coronavirus en langue française.
À côté de la mise à jour quotidienne des données nécessaires à comprendre l’évolution de l’épidémie, l’Observatoire publiera chaque jour des analyses, des pièces de doctrines, des entretiens ou des rapports opérationnels signés par des personnalités scientifiques, politiques et intellectuelles pour accompagner la décision et préparer, pendant la crise, le monde qui viendra après.
Un exercice de cartographie sensible proposé à des étudiants de master destinés à s'orienter vers le monde associatif donne un regard sur leurs représentations du monde. Environnement menacé, mobilités généralisées, et questionnements autour de la mondialisation émergent de ces cartes mentales, témoignant des inquiétudes d'une génération.
une carte, comme un graphique, n'est jamais neutre. Il convient toujours d'interroger ce qu'elle représente vraiment et comment. Tribune de Juliette Morel, enseignante-chercheuse en cartographie. Le système de classement des départements utilisé par le gouvernement pour préparer le déconfinement n'a que l'apparence d'une démarche scientifique.
La cartographie n’est pas seulement une représentation des territoires, elle est une vision du monde, une pensée construite. Elle est aussi un appât à imaginaire extrêmement puissant. La philosophe Aline Wiame nous propose de repenser une nouvelle manière de faire carte en explorant les récits qui l’accompagnent.
Par Catherine Thèves. Article rédigé dans le cadre de l’atelier d’écriture du Master Culture et communication, parcours Médiations scientifiques, techniques et patrimoniales de l’Université Toulouse – Jean Jaurès, avec la contribution de Caitlin Gartside et Martin Lapouille.
Par Catherine Thèves. Article rédigé dans le cadre de l’atelier d’écriture du Master Culture et communication, parcours Médiations scientifiques, techniques et patrimoniales de l’Université Toulouse – Jean Jaurès, avec la contribution de Caitlin Gartside et Martin Lapouille.
Le déploiement de la grande vitesse ferroviaire en France depuis le début des années 80 a profondément modifié l’offre interurbaine de transport. Cet article vise à étudier l’accessibilité ferroviaire à Paris des grandes aires urbaines françaises. Pour cela, il mobilise les fondements théoriques et méthodologiques de la time-geography. Si d’importants gains de temps de parcours ont été observés pour certaines villes, la configuration du réseau et l’organisation des services ne répondent que partiellement aux besoins de déplacement des habitants des plus grands pôles urbains français.
Créer une instance umap avec OpenstreetMap sur un serveur