Indice de position sociale des collèges des Côtes d’Armor
La cartographie des indices de position sociale des collèges du département 22 révèlent peu de surprises à l’échelle départementale mais confirme que le réseau privé ne joue pas le jeu de la mixité scolaire.
Réalisée avec QGIS sur la base des données du ministère, la carte générale et celle des principales agglomérations sont conformes aux hypothèses.
Le niveau moyen d’environ 103 correspond au niveau socio-économique moyen des populations du département, et révèle des écarts sensibles selon les territoires. On peut noter la concentration des plus forts IPS dans le Trégor.
IPS DES COLLEGES DES COTES D’ARMOR
Nombre | IPS < 100 | IPS >=100 | |
ETB Public | 47 | 21 | 26 |
ETB Privé | 32 | 13 | 19 |
Total | 79 | 34 | 45 |
Moyenne | Médiane | IPS minimale | IPS maximale |
102,97 | 101,5 | 76,8 | 131,3 |
Si les écarts présents y sont moindres que dans d’autres départements, ceux-ci révèlent toutefois un fort gradient Nord/Sud, marqué par la césure géographique formée par la RN12.
C’est dans les grandes agglomérations que les écarts sont les plus sensibles et témoignent du jeu des établissements privés.
A Saint-Brieuc on peut noter un écart sensible entre le collège Saint-Charles (IPS: 131,3) au cœur de la ville, établissement très sélectif qui capte les publics dont les IPS sont les plus élevés avec le collège Saint-Pierre (IPS: 120,3), établissement satellite présent également au centre ville.
A l’exception du collège Le Braz situé également au centre-ville, avec un IPS est de 109,5, les collèges publics sont situés en périphérie et présentent des IPS moindres (entre 93 et 96).
Cela peut paraître paradoxal, les collèges dont l’IPS est le plus faible sont des collèges privés, qui ont la particularité d’être implantés dans des territoires ruraux de l’intérieur, marqués par une déprise démographique et économique, qui ont souvent des effectifs modestes.
Ces effectifs sont liés à la démographie rurale en déclin. Ainsi Plouguenast-Langast, Plémet et Gouarec présentent des effectifs modestes (respectivement 164, 105 et 43 élèves) et des IPS tout aussi modestes (83,2/76,8/86,6).
Alors qu’en retenir ?
Deux remarques après ces observations sommaires.
1/ Il convient d’une part d’adopter la bonne focale pour analyser ces données et mesurer les différentes problématiques du territoire costarmoricain, notamment la question sociale et la question démographique qui sont corrélées.
2/ A l’échelle des agglomérations, c’est la question vive de la mixité scolaire (et sociale) et des moyens d’y tendre) qui est posée avec le plus d’acuité.
Et, en filigrane, la question des moyens alloués aux établissements publics, victimes d’une concurrence vive du réseau privé.
C’est une question éminemment politique, de justice sociale pour assurer à tous les élèves les mêmes chances de réussite. Mais c’est aussi une question syndicale : l’amélioration du service public d’éducation pour pouvoir répondre aux besoins de toute les populations passe par l’amélioration des conditions d’exercice de tous les personnels, relativement aux difficultés rencontrées sur les territoires.
La carte du département réalisée par mes soins peut être téléchargée ici :
https://joelmariteau.fr/docs/ips-dpt-22.pdf
Les cartes et graphiques sont publiés sous licence Creative Commons 4.0 – CC-BY-NC-SA.