L’état de la corruption dans le monde

Depuis 2012, l’ONG Transparency International publie un indice de perception de la corruption construit autour d’une batterie d’indicateurs qui permettent de mesurer et comparer la prégnance de la corruption dans les différents États. L’occasion de réaliser deux cartes.

Qu’est-ce que l’Indice de perception de la corruption (IPC) ?

L’IPC note et classe les pays/territoires en fonction du degré de corruption présent dans le secteur public d’un pays tel qu’il est perçu par les experts et les chefs d’entreprise. Il s’agit d’un indice composite, une combinaison de 13 enquêtes et évaluations de la corruption réalisées par différentes institutions réputées. L’IPC est l’indicateur de corruption le plus largement utilisé dans le monde.

Quelles sont les sources de données utilisées pour l’IPC ?

L’IPC s’appuie sur 13 sources de données provenant de 12 institutions indépendantes spécialisées dans l’analyse de la gouvernance et du climat des affaires. Les sources d’information utilisées pour l’IPC reposent sur des données publiées au cours des deux années précédentes. L’IPC ne comprend que des sources qui fournissent un score correspondant à un ensemble de pays/territoires et qui évaluent les perceptions de la corruption par des experts dans le secteur public.

Comment est calculé l’Indice de perception de la corruption ? – transparency-france.org


Carte de l’indice de perception de la corruption dans le monde en 2024 d’après les données de Transparency International

La carte présente d’importantes disparités dans la situation des États, avec une forte corrélation avec la situation politique et démocratique de ceux-ci. Sans surprise ce sont les États d’Europe du Nord, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, le Japon et la Corée du Sud, ainsi que l’Uruguay, qui présentent les situations les plus saines.

A l’opposé les États en crise ou confrontés à la guerre, les États autoritaires et les États fragiles sont les plus exposés au risque de corruption. Ils sont majoritairement situés en Afrique septentrionale (Égypte, Soudan, Libye, Algérie), en Afrique équatoriale (Somalie, Guinée Équatoriale) et en Afrique australe (Madagascar, Mozambique, Zimbabwe). Beaucoup sont situés en Asie (Corée du Nord, Russie, Afghanistan, Turkménistan, Yémen, Syrie) ou encore en Amérique latine (Nicaragua, Vénézuéla, Mexique ; et dans une moindre mesure au Brésil, Pérou, Équateur, Argentine).

Entre les deux, toute une palette d’États en Europe centrale et occidentale, les États-Unis, rejoints par la République populaire de Chine, le Kazakhstan, et quelques autres.


Évolution de l’indice entre 2024 et 2025 : d’importants écarts.

La carte laisse d’abord paraître d’importantes disparités avec des améliorations dans plusieurs États (généralement les plus mal classés comme l’Oman et la péninsule arabique, le Laos, l’Indonésie). L’Uruguay qui fait partie des États ayant un indice élevé (situation propre) présente la particularité d’améliorer sa situation.

A contrario, la carte montre également que la corruption s’est aggravée dans de plusieurs États : en Russie mais aussi au Paraguay, au Myanmar… La situation de plusieurs démocraties installées, en Europe et en Amérique du Nord, est particulièrement inquiétante, annonciatrice d’un recul des principes de l’État de droit. Ainsi, la France voit son indice reculer de 5 points, ce qui a conduit Transparency International d’émettre une “alerte démocratique inédite”.


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